S’il est établi aujourd’hui que « le corps des femmes est politique », celui des musulmanes « voilées » l’est à plus forte raison. Mêlant le féminin à l’islam, il est devenu en France (et plus largement dans les sociétés euro-américaines) un objet récurrent du débat public où se joue la redéfinition de l’identité nationale. Son irruption dans l’espace public retentit, à la fin des années 1980, comme une violation du dress-code laïc, un acte de défiance à l’égard de la République. Pour y faire face, la laïcité se voit alors investie d’une nouvelle prérogative : émanciper les descendantes d’immigrés sommées de se soumettre aux normes séculières de la sexualité, érigées pour l’occasion en valeurs communes de la nation. (suite…)
Le 14e congrès de Québec solidaire (QS) marque une nouvelle étape dans le positionnement du parti en vue des élections de 2022. Sur le thème de Prendre le pouvoir, transformer le Québec, il avait pour but de clarifier sa proposition d’accès à l’indépendance du Québec, de définir son programme concernant la constitution d’une armée et de réviser celle sur l’écofiscalité.
Dernière modification de la publication :4 décembre 2019
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Au soir du 1er octobre, nous n’avons pu que nous réjouir de l’élection de dix députéEs solidaires. Cette élection historique montre la volonté de changement dont la population a besoin et donne à QS l’opportunité d’influer sur les débats politiques. Il faut dire que Québec solidaire a fait une campagne solide et que les quelques milliers de personnes qui étaient directement impliquées, peu importe leur comté, se sont investies avec cœur et convictions. (suite…)
Dernière modification de la publication :7 février 2022
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Entrevue réalisée par Jean Trudelle
pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, numéro 21 (hiver 2018)
Gilles Bourque a reçu les NCS au fond de sa campagne, dans les Cantons de l’Est, où il habite une magnifique maison ancienne entourée de champs et de boisés. Survol de l’évolution de la question nationale par un sociologue et historien réputé qui l’a suivie (et vécue !) de près[1].
Dernière modification de la publication :2 décembre 2019
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Frédérick Guillaume Dufour, Université du Québec à Montréal (UQAM)
L’échec de la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) a suscité nombre de commentaires, la plupart ayant mis l’accent sur les traits de personnalité des acteurs : le caractère insensible du porteur du dossier, le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barette, et brouillon du premier ministre François Legault.
En mettant l’accent sur les qualités ou défauts des acteurs, ces analyses courent le risque de minimiser le contexte idéologique de l’échec de cette réforme. J’aimerais revenir ici sur ce qu’elle nous révèle sur les contradictions entre les types de nationalisme mobilisés par la Coalition Avenir Québec.
Dernière modification de la publication :27 novembre 2019
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J’ai souvent admiré Louis Fournier comme journaliste ou comme essayiste, mais j’ai beaucoup de mal avec ses récentes analyses politiques. Son papier paru le 18 novembre ressasse à mon avis une série de clichés qui sont devenus désuets.
Dernière modification de la publication :27 novembre 2019
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Il y a seize ans, à l’hiver 1995, naissait un nouveau parti de gauche socialiste et indépendantiste sur la scène politique québécoise. Ce parti qui aura pour nom le Parti de la démocratie socialiste (PDS) remplaça le Nouveau Parti démocratique du Québec. Les membres du NPD-Québec, sa chef Jocelyne Dupuis et son président Paul Rose avaient décidé de modifier le nom du parti dans le but de se démarquer du Nouveau Parti démocratique du Canada jugé trop fédéraliste. Résolument indépendantiste, Paul Rose devient donc le président du PDS en janvier 1995.
Dernière modification de la publication :13 octobre 2019
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Pourquoi la souveraineté?
Françoise David
Dans cette courte intervention, Françoise David en termes simples et clairs pourquoi la souveraineté fait partie du projet de Québec Solidaire. (suite…)
Parmi les sujets importants à l’ordre du jour du prochain congrès de Québec solidaire, les 15, 16 et 17 novembre prochain, il y a celui concernant la transition à l’indépendance, concernant donc la façon dont QS anticipe le déroulement du scénario indépendance. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les commissions « souveraineté » et « politique » du parti, tout comme le « collectif Option nationale », semblent avoir décidé d’en finir avec cette question de manière bien expéditive, faisant l’impasse sur une série de problèmes et de questionnements majeurs. À avoir l’impression que certains veulent mettre la charrue avant les boeufs !
Le nationalisme n’est pas d’emblée démocratique, ni anti-démocratique, bien qu’il prenne aujourd’hui certaines formes franchement autoritaires. À l’ère de la montée des droites autoritaires, il devient commun à gauche de rejeter le nationalisme en bloc, en l’associant immédiatement au conservatisme ou à l’extrême droite. Ce réflexe anti-nationaliste, qui cherche à se prémunir contre les dérives droitières, contribue à réduire le nationalisme à sa forme caricaturale. Chaque simplification nourrit son contraire, dans un double processus de guerre culturelle concernant la glorification ou la disqualification de l’identité nationale.